La villa Abd-El-Tif

Située à proximité du Musée national des beaux-arts, la villa Abd-El-Tif, implantée dans un massif tufeux verdoyant,  était à l’origine un vieux palais du Fahs, propriété depuis 1795 de la famille Abd-El-Tif, d’où son nom.

La villa, de style arabo-mauresque, et dont les propriétaires successifs furent Mohamed –Agha, Ali-Agha, Hadj Mohamed Khodja, ministre de la marine puis Sid Abd-El-Tif, fut dès la colonisation transformée en lieu de convalescence pour la légion étrangère , avant d’être louée à un particulier, puis allouée à la compagnie fermière du « Jardin d’essai »et affecté aux Bâtiments civils qui l’utilisera comme résidence des artistes.

La villa, classé monument historique en 1922, est de style arabo-musulman et se décline sur trois niveaux et un entresol. Elle consiste en une villa principale d’époque à laquelle furent ajoutés pendant la période coloniale, cinq ateliers et trois appartements; un jardin et un petit pavillon et.

Cette demeure, qui  a subi  plusieurs  réfections et transformations, comporte des éléments architecturaux tels que:

– L’ancien bassin  des femmes que borde  un portique à parure d’émail

– Une cour intérieure où se développe une galerie à double lignes d’arceaux soutenus par d’élégantes colonnettes torsadées

– un portique d’entrée élevé sur douze colonnes et abritant sous ses ogives une porte à clous et un heurtoir

– sous les arceaux de hautes portes donnant accès à des salles surmontées de coupoles à claustras multicolores

– un pavillon à dôme polygonal d’où s’étend la vue sur la baie.

La villa Abd-El-Tif  accueillit ses premiers pensionnaires parisiens en 1907, les artistes de l’école d’Alger et algériens étant exclus du séjour  par les statuts de l’institution. Les premiers titulaires de bourse sont Paul Jouve, le peintre animalier bien connu illustrateur de Le livre de la jungle   de kipling, et Léon Cauvy. Puis vinrent, en 1908, le sculpteur Pierre Poisson et le peintre Jacques Simon. Les peintres Léon Carré et Jules Migonney  y séjournèrent en 190 , suivis par bien d’autres artistes.

Ce haut lieu de l’art, que l’on comparait à la ville Médicis de Rome ou à la Casa Velasquez de Madrid, abritait des expositions montrant la production algérienne des pensionnaires.

La villa fut restaurée en une première fois en 1983  et accueillit un festival de la jeunesse qui a réuni peintres algériens et artistes contemporains étrangers, puis réhabilitée de nouveau en 2OO7, elle retrouva sa vocation culturelle, à savoir un lieu culturel affecté, pour sa gestion  à l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel, qui s’en sert occasionnellement comme résidence pour les  artistes et écrivains Algériens et étrangers.

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